dept 12 Rodez. Chiens et chats Des indices préoccupants de trafic
Lorsqu'on approche la cause animale, cause noble s'il en est, il faut parfois prendre garde à ne pas sombrer dans l'anthropomorphisme, ce travers fâcheux qui consiste à prêter des sentiments humains aux animaux. Mais, en revanche, personne ne peut nier la peine ressentie lorsque quelqu'un perd subitement son animal dit de compagnie. Lorsqu'il s'évapore soudainement dans la nature, et qu'une rapide enquête, ou une élémentaire déduction, permet d'arriver à la conclusion qu'il a été volé.
Cette mésaventure est arrivée à Gisèle J..., qui habite à quelques encablures de Rodez et qui a vu son caniche disparaître pratiquement sous ses yeux, le 2 juin dernier : alors qu'elle le suivait dans une rue de son village, elle l'a perdu de vue durant quelques instants, à cause d'une bifurcation. Arrivée
quelque secondes après lui sur une petite place, elle n'a pu qu'apercevoir des véhicules qui démarraient soudainement. Depuis, elle a remué ciel et terre pour retrouver son petit compagnon, écrivant même au procureur de la République, car n'ayant pu déposer plainte à la gendarmerie.
La veille, le premier juin donc, une mésaventure un peu similaire était arrivée à Jean-Robert P..., qui habite dans la région de Calmont. Lui, c'est son border collie qui a été carrément enlevé dans son jardin, sur le coup de six heures du matin.
Des disparitions de chats, suspectes et n'ayant donc rien à voir avec des fugues, ont aussi été signalées dans la région. Dans le département, pas si lointain, de la Haute-Loire, ce sont carrément vingt-cinq chiens de chasse, des braques essentiellement, qui ont été volés. Et toujours selon le même scénario : des gens passent devant les habitations, engagent ou non la conversation avec le propriétaire des animaux. Et quelque temps après, le chien ou le chat disparaît.
L'axe de la RN 88, dans notre région, semble privilégié par les voleurs, et, du côté de la cellule anti trafic de la SPA, à Vichy, la responsable, Brigitte Piquet-Pellorce tient une comptabilité un peu effrayante de ce type de délinquance. Selon elle, les chiens de compagnie sont tout bonnement revendus, souvent à des fins de reproduction. Et de citer l'exemple de jeunes bull-dogs anglais volés récemment dans les Bouches-du-Rhône. Pour ce qui est des chiens de chasse, ils sont généralement enlevés durant l'été, afin de pouvoir "servir" pour l'ouverture en septembre. Ils peuvent partir en Italie, Espagne, Portugal... Il y a quelques semaines, un braque allemand, volé et qui avait visiblement pu s'échapper, a été percuté par une voiture. Son oreille droite, portant le tatouage, avait été brûlée au fer à souder... Quant aux chats, ils sont victimes de leurs poils soyeux, et c'est leur fourrure qui intéresse les trafiquants. En revanche, il ne faut plus chercher du côté des laboratoires d'expérimentation, dont la façon de procéder a, semble-t-il, été considérablement assainie.
Les exemples sont très - trop - nombreux. Et Gisèle J..., qui mène le combat depuis la disparition de son caniche, en appelle à tous ceux qui ont pu se faire voler un chien ou un chat (Tel : 06 66 01 65 21), et les incite à se regrouper pour que l'on déclenche les grands moyens afin de mettre un coup d'arrêt à cette sinistre besogne.
Bien sûr, tout le monde sait bien que les tribunaux sont encombrés, et que les procureurs n'apprécieraient modérément de voir affluer des dizaines de plaintes sur leurs bureaux. Mais, comme le fait remarquer la responsable de la cellule anti trafic de la SPA, « il serait bon que l'on fouille toutes les voitures suspectes, par exemple, lorsqu'elles sont signalées. On touche quand même au vivant dans ces histoires. Et, dans ces situations-là, j'ai eu l'occasion d'assister à de grandes détresses, chez des enfants ou des personnes âgées notamment. »
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